Sunday, March 20, 2011

Sans limites: une pilule, une

p'tite granule...

Eddie Morra (Bradley Cooper) surprendra le financier Carl Van Loon (Robert De Niro) par ses talents de boursicoteur, don attribuable à une petite pilule miracle...

(Québec) À notre époque de performance et d'hyperproductivité, le suspense Sans limites (v.f. de Limitless ) propose la solution miracle : une pilule permettant de décupler les facultés intellectuelles. Un écrivain en panne d'inspiration, Eddie Morra (Bradley Cooper), en fera l'essai. Du coup, sa vie ne sera plus jamais la même. Et pas nécessairement pour le mieux.

De romancier sans avenir, Morra deviendra le Superman de la connaissance. Grâce à la magie de cette mystérieuse granule, baptisée NZT, son cerveau se souviendra de tout ce qu'il a déjà vu, lu ou entendu. La rédaction d'un livre en quelques jours et l'apprentissage d'une lan-gue étrangère deviendront pour lui de véritables jeux d'enfant. Les réminiscences d'un vieux film de Bruce Lee lui permettront de donner une raclée à une bande de voyous. Sans aucun entraînement.

La pilule a aussi ses effets bénéfiques auprès de la gent féminine. Après l'avoir largué, sa petite copine (Abbie Cornish) reviendra au bercail, ne reconnaissant plus celui dont elle déplorait le manque d'audace et d'ambition.

Les neurones en ébullition, l'ambitieux écrivain new-yorkais mettra ses connaissances à profit pour faire de l'argent, grâce à son analyse phénoménale d'algorithmes appliqués au monde de la finance. Un puissant investisseur (Robert De Niro) sur le point de conclure une fusion avec un adversaire s'associera au jeune prodige, sans se douter que la mystérieuse dragée comporte de dangereux effets secondaires. Et que des malfrats armés sont sur les traces de son protégé pour mettre la main sur sa précieuse provision de NZT et lui faire la peau...

L'adaptation du roman d'Alan Glynn par le réalisateur Neil Burger ( The Illusionist ) donne lieu à une première partie enlevante, alors que le réalisateur fait preuve d'audace dans sa représentation de l'imagerie mentale du protagoniste. D'un ton léger, voire humoristique, le scénario bascule malheureusement sur son autre versant, dans les invraisemblances, la facilité et la violence gratuite.

À partir d'une poursuite à pied au dénouement ridicule, dans Central Park, impliquant la copine de Mor-ra, le film perd toute cohérence. Pour échapper à ses poursuivants, Morra ira jusqu'à louer un appartement forteresse, avec porte blindée et tout, que ses ennemis envahiront avec une aisance incroyable. On vous fait grâce de la façon très morbide dont le héros, devenu accro à une drogue dont il doit faire usage pour ne pas mourir, s'y prend pour avoir sa dose. Dracula n'aurait pas fait mieux.

Rien pour arranger les choses, l'histoire procède aussi d'une absence totale de morale. Dans notre monde de performance, où chacun cherche à s'élever au-dessus de son voisin, une petite pilule peut vous propulser vers la gloire, la richesse et le pouvoir, et cela, sans aucun effort. Un message pernicieux pour un film qui, contrairement à son titre, atteint rapidement ses limites.

Source: http://www.cyberpresse.ca

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